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Sylvia Huang / Bruno Bonansea

Sylvia Huang & Boris Kusnezow

album release: Ode to Mother Nature (2025, Fuga Libera)

programme

Lili Boulanger (1893-1918)

D’un matin de printemps (1917-18)

Dora Pejačević (1885-1923)

Sonate pour violon et piano en ré majeur, op. 26, “Frühlings-Sonate” (1909)

  1. Allegro
  2. Andante con moto
  3. Allegro molto

Einojuhani Rautavaara (1928-2016)

Summer Thoughts (2008)

Camille Pépin (°1990)

Autumn Rhythm (2018)

Eugène Ysaÿe (1858-1931)

Chant d’hiver, op. 15 (1902)

Gabriel Dupont (1878-1914)

Extrait de Journée de printemps (1901) :

  1. Au soir

 

Fin du concert : +/- 19:30

Sylvia Huang

La violiniste belge Sylvia Huang est lauréate du Concours Reine Élisabeth 2019, où elle a également remporté le Prix Musiq'3 du Public et le Prix Canvas-Klara. La même année, elle a remporté le Prix Caecilia de la Jeune Musicienne de l'Année, décerné par l’Union de la Presse Musicale Belge. En 2021, elle a fait ses débuts en tant que soliste avec l'Orchestre royal du Concertgebouw sous la direction d'Andrew Manze et s'est produite au Konzerthaus de Berlin. Huang a collaboré avec de nombreux orchestres, dont le Belgian National Orchestra, le Symfonieorkest Vlaanderen et le Brussels Philharmonic. En 2021, elle a sorti son premier album, Lointain passé, avec la pianiste Eliane Reyes, comprenant des œuvres d'Eugène Ysaÿe et de Guillaume Lekeu. De 2014 à 2022, elle a joué au sein des premiers violons du Concertgebouworkest Amsterdam. Passionnée par la musique de chambre, elle a fondé le GoYa Quartet avec trois collègues de cet orchestre. Depuis 2023, elle est premier violon de l'Orchestre Symphonique de La Monnaie. Huang joue un violon de Jean-Baptiste Vuillaume, mis à sa disposition par la Fondation Arthur Grumiaux.

Boris Kusnezow

Le pianiste russo-allemand Boris Kusnezow est l'un des pianistes accompagnateurs les plus recherchés de sa génération. Il se produit dans le monde entier avec des musiciens et des chanteurs de renom dans des salles prestigieuses telles que le Carnegie Hall à New York, le Concertgebouw à Amsterdam, le Wigmore Hall à Londres et la Philharmonie de Berlin. Il a réalisé 12 CD et de nombreux enregistrements radio, ayant été nominé pour de nombreux prix tels que l'Opus Klassik et le Preis der Deutschen Schallplattenkritik. Kusnezow a été sollicité en tant que pianiste accompagnateur pour des concours comme l'Internationaler Musikwettbewerb der ARD à Munich et le Concours Reine Élisabeth. À ce titre, il a également accompagné Sylvia Huang lors du Concours Reine Élisabeth 2019. Kusnezow a étudié à l'Académie russe de musique Gnessine et a terminé ses études à Hanovre. Depuis 2020, il est professeur de musique de chambre pour piano à la Hochschule für Musik und Theater « Felix Mendelssohn-Bartholdy » de Leipzig.

commentaire

La violoniste Sylvia Huang et le pianiste Boris Kusnezow présentent avec leur nouvel album Ode to Mother Nature un hymne à la puissance des saisons. À travers un programme coloré et soigneusement choisi, ils explorent la manière dont les compositeurs ont représenté le cycle des saisons comme le miroir des émotions humaines. Animés par leur préoccupation face au changement climatique, ils souhaitent faire redécouvrir à l’auditeur la fragilité de la Terre et le lien profond qui unit l’être humain à la nature, par le prisme de la musique.

 

Printemps : Lili Boulanger – D’un matin de printemps (1917-18) & Dora Pejačević – Sonate pour violon et piano en ré majeur, op. 26, “Frühlings-Sonate” (1909)

Le voyage débute un matin de printemps avec D’un matin de printemps de Lili Boulanger. Cette compositrice française est restée dans les mémoires comme une promesse éternelle : minée par la maladie et disparue prématurément à l’âge de vingt-quatre ans, elle ne laissa qu’une poignée d’œuvres. Pourtant, de ce corpus restreint émane une voix musicale unique, marquée par une richesse harmonique colorée qui se prête merveilleusement aux paysages bucoliques de D’un matin de printemps. L’atmosphère y est optimiste : un thème vif et enjoué alterne avec une section centrale plus mystérieuse et lente. La conclusion, animée d’une vitalité singulière, se termine par un glissando descendant, espiègle, qui clôt l’œuvre avec légèreté.

L’éclat printanier se déploie ensuite pleinement dans la Sonate pour violon et piano en ré majeur de Dora Pejačević. Figure majeure de la vie musicale croate de son temps, Pejačević entretenait des liens étroits avec de nombreux artistes et correspondait notamment avec les écrivains Rainer Maria Rilke et Karl Kraus. Cette sonate appartient à sa période de jeunesse, où les thèmes typiquement romantiques — tels que la nature — occupent une place essentielle. Le thème rayonnant du premier mouvement exprime à la fois un élan romantique et une joie de vivre qui traduisent à merveille l’esprit du printemps. Le mouvement lent se déploie à partir d’une simple gamme modale, comme une image musicale de la renaissance de la nature, qui fait surgir la beauté à partir du néant. Le mouvement final prend la forme d’une danse printanière, joyeuse et populaire, animée de quelques audaces rythmiques au caractère presque folklorique.

 

Été : Einojuhani Rautavaara – Summer Thoughts (2008)

L’été se révèle dans Summer Thoughts du compositeur finlandais Einojuhani Rautavaara. La nature, le mysticisme et la métaphysique sont au cœur de son œuvre, où il développe un langage personnel, nourri à la fois par le modernisme et le néoromantisme. Rautavaara comparait d’ailleurs son processus de composition au travail d’un jardinier, préférant une croissance organique et libre à une organisation stricte et géométrique.

Dans Summer Thoughts, il ne s’agit pas tant de célébrer la joie estivale que d’évoquer la fin de l’été, ces nuits sombres d’août où l’on sent déjà poindre l’automne. La musique, profondément introspective, déploie une mélodie languissante au-dessus d’accords mystérieux, progressant peu à peu vers son point culminant.

 

Automne : Camille Pépin – Autumn Rhythm (2018)

L’atmosphère automnale se manifeste dans Autumn Rhythm de la jeune compositrice française Camille Pépin, inspirée d’une toile éponyme de Jackson Pollock. Pollock est célèbre pour sa technique du dripping, où il n’appliquait pas la peinture au pinceau sur la toile, mais disposait la toile sur le sol afin  que la peinture goute du pinceau, produisant des éclaboussures. Dans Autumn Rhythm, les lignes noires et les taches brunes, ocres et blanches créent une texture stratifiée aux effets de clair-obscur, évoquant une forêt automnale où la lumière tente de percer à travers le feuillage.

Musicalement, Pépin traduit cette esthétique en travaillant à partir de boucles répétitives où violon et piano changent constamment de rapport, produisant ainsi une succession de textures variées. L’alliance des répétitions et des infimes déplacements place la musique à mi-chemin entre immobilité et mouvement — tout comme, dans les toiles de Pollock, l’immobilité apparente conserve la trace vibrante du geste pictural.

 

Hiver : Eugène Ysaÿe – Chant d’hiver, op. 15 (1902)

La mélancolie hivernale trouve son expression chez le compositeur belge Eugène Ysaÿe. Célèbre avant tout comme violoniste virtuose, il maîtrisait l’art du rubato, cette liberté rythmique au service de l’expression. Dans ses propres compositions, il mettait sa virtuosité au service du sentiment, n’employant la prouesse technique que lorsque la dramaturgie de l’œuvre l’exigeait.

C’est particulièrement vrai dans le profondément mélancolique Chant d’hiver. Les trilles, doubles cordes et traits rapides dans le registre aigu exigent non seulement une technique irréprochable, mais aussi une sensibilité d’une extrême finesse. Sur le plan stylistique, Ysaÿe y combine une dynamique de climax romantique, presque wagnérienne, avec des tournures harmoniques colorées rappelant Debussy, pour s’achever dans un apaisement hivernal, ponctué de sons aigus d’une fragilité presque irréelle.

 

Printemps (bis) : Gabriel Dupont – “Au soir” (extrait de Journée de printemps, 1901)

Afin de souligner la cyclicité des saisons, le programme s’achève là où il avait commencé : au printemps. Cette fois, ce n’est plus le matin lumineux de Lili Boulanger, mais le soir méditatif de Gabriel Dupont. Comme Boulanger, Dupont fut emporté trop tôt : atteint de tuberculose pendant son service militaire, il passa une grande partie de sa vie d’adulte cloué au lit et mourut à trente-six ans. S’étant retiré à la campagne suite à sa maladie, il trouva dans la nature et dans le cycle des saisons une source inépuisable d’inspiration.

Au soir, deuxième pièce de la suite Journée de printemps, exprime la quiétude introspective qui s’installe lorsque le soir descend sur la splendeur printanière. Sur une douce ligne de piano, mouvante comme la surface d’une eau frémissante, le violon déploie une mélodie raffinée, surgissant des profondeurs pour s’épanouir peu à peu dans les registres les plus élevés de l’instrument. L’atmosphère demeure pourtant retenue : les notes aériennes qui concluent la pièce semblent flotter sur le seuil du silence.

Friends of Flagey

FELLOWS

Charles Adriaenssen, Bernard Darty, Paulette Darty, Marc Ghysels, Diane de Spoelberch, Omroepgebouw Flagey NV / Maison de la Radio Flagey SA

GREAT FRIENDS

Patricia Bogerd, Leon Borgerhoff, Monique Bréhier, Alexander Chadd, Marie-Irene Ciechanowska, Stephen Clark, Marixenia Davilla, Brigitte de Laubarède, Claude de Selliers, Chantal de Spot, Jean de Spot, Pascale Decoene, Alain Dromer, Jean Louis Duvivier, Gérard Gieux, José Groswasser, François Hinfray, Ulrike Hinfray, Patrick Jacobs, Ida Jacobs, Nicole Labouverie, Peter L’Ecluse, Jean-Pierre Marien, Ine Marien - De Cock, Monsieur & Madame André Mueller, Miriam Murphy, Sabine Overkämping, Martine Renwart, Martine Riviere, Jean-Pierre Schaeken Willemaers, Hans Schwab, My-Van Schwab, Didier Staquet, Maria Grazia Tanese, Coen Teulings, Pauline Teulings, Pascale Tytgat, Marie Van Couwenberghe, Colienne Van Strydonck, Piet Van Waeyenberge, Isabel Verstraeten, Andreas von Bonin, Katinka von Bonin, Dimitri Wastchenko, Nathalie Waucquez, Lidia Zabinski, Jacques Zucker

FRIENDS

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