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Vilde Frang / Marco Borggreve

Vilde Frang, Herbert Schuch

Programme

Artistes

Vilde Frang, violon
Herbert Schuch, piano
 


Programme

 

Johannes Brahms (1833-1897)

Sonate pour violon n° 1 en sol majeur, op. 78 (1879)

  1. Vivace ma non troppo
  2. Adagio
  3. Allegro molto moderato

 

Franz Schubert (1797-1828)
Fantaisie en do majeur, D 934 (1827)

  1. Andante molto - Allegro vivace
  2. Andantino
  3. Allegro presto

 

Béla Bartók (1881-1945)
Sonate pour violon n° 1, Sz 75 (1921)

  1. Allegro appassionato
  2. Adagio
  3. Allegro 

 

Durée du concert : +/- 22:10

 

Commentaire

Lorsqu’ils composent une œuvre, les musiciens pensent souvent à un interprète particulier. Une telle inspiration se retrouve dans la musique de chambre pour violon et piano de Brahms, Schubert et Bartók qui nous enchantera ce soir, grâce à la violoniste norvégienne Vilde Frang et au pianiste germano-roumain Herbert Schuch.

 

Aux sources de la technique moderne du violon

Nous devons la Sonate pour violon en sol majeur, op. 78 à l’amitié de Johannes Brahms (1833-1897) pour le grand violoniste Joseph Joachim. Cet artiste hongrois est considéré comme le pionnier de la technique moderne du violon et comme l’un des violonistes les plus influents de l’histoire. Brahms achève sa Sonate pour violon op. 78 en 1879, un an après avoir écrit son Concerto pour violon op. 77 en étroite collaboration avec le célèbre artiste.  Mais alors que le Concerto pour violon semble composé pour mettre en valeur la virtuosité exceptionnelle du musicien, les qualités lyriques du violon prennent une place centrale dans la sonate. La sonate pour violon dédie l’essentiel du matériel mélodique à cet instrument, soutenu par une partition pour piano harmoniquement cohérente, mais toujours très transparente. La sonate ne contient que trois mouvements, l’habituel scherzo n’y figurant pas. C’est pourquoi, sur le ton de la plaisanterie, Brahms invita son éditeur à réduire ses honoraires, vu l’absence d’un mouvement. La Sonate pour violon s’inspire du lied Regenlied composé par Brahms en 1872 sur un texte du poète Klaus Groth (1819-1899). Le texte du poème est particulièrement nostalgique : « Walle, Regen, walle nieder,/Wecke mir die Traüme wieder,/ Die ich , in der Kintheit träumte » (Bouillonne, pluie, bouillonne/ Eveille à nouveau en moi ces rêves/que j’ai faits dans mon enfance ). Cette nostalgie caractérise l’ensemble de l’œuvre. Brahms établit un lien entre les trois mouvements en intégrant à chacun d’eux un motif de Regenlied. Ce motif, fait de trois notes répétées dans une ponctuation rythmique est introduit par le violon dès les premières mesures et constitue la base des thèmes successifs. Des émotions richement contrastées traversent tous les mouvements, et notamment l’Adagio solennel du deuxième mouvement et la finale Allegro molto moderato où réapparaît, à la faveur d’un passage plus intime, le thème du mouvement lent. La grande amie de Brahms, la pianiste Clara Schuman, veuve de Robert Schuman décédé en 1856, est particulièrement attachée à cette œuvre : « Le violoniste Joseph Joachim était à la maison pour le 80ème anniversaire de Robert, écrit-elle, et nous avons fait beaucoup de musique ensemble. Nous avons, entre autres, joué à nouveau la Sonate pour violon et avec quel plaisir ! Je souhaite que la finale m’accompagne dans le voyage qui me mènera d’ici à l’au-delà. »

 

Le nouveau Paganini

En janvier 1828 paraît une bien étrange recension de la première de la Fantaisie pour violon et piano D 934 de Franz Schubert (1797-1828) au Landhaussaal de Vienne. « La Fantaisie est trop longue pour des oreilles viennoises. La salle s’est partiellement vidée, et l’auteur de ces lignes lui-même n’est pas en mesure de décrire la fin de l’œuvre ». Quelle expérience perturbante pour Schubert que de voir une partie du public déserter la salle tandis que le jeune violoniste virtuose Josef Slavík et le pianiste tchèque Carl Maria von Bocklet interprètent sa dernière création. Sans doute la longueur de la Fantaisie - 25 minutes - n’est-elle pas seule en cause. Le caractère virtuose atypique de l’œuvre offre un contraste saisissant avec le style mélodieux coutumier du compositeur. Cet étrange joyau est né de la rencontre de Schubert avec le brillant Josef Slavík qui a quitté sa Bohème natale en 1926 pour faire carrière à Vienne. Peu après, Schubert compose deux œuvres pour violon et piano : le Rondeau en si mineur D 895 et cette Fantaisie en do majeur. Toutes deux sont inspirées de la technique virtuose de Slavík considéré comme le nouveau Paganini. La Fantaisie s’ouvre sur les figurations riches en couleurs de la partition du piano, qui évoquent le tremolando de le cymbalom hongrois suite à laquelle le violoniste entame la mélodie intime de l’Andante molto.  Cette ouverture introduit un Allegretto dynamique aux sonorités hongroises, après quoi de furieuses cavalcades laissent la place à une version instrumentale intime du lied de Schubert Sei mir gegrüft (‘Je te salue’) écrit en 1822 sur un texte de Friedrich Rückert. La mélodie poignante du lied ouvre la voie à quatre variations toutes en contrastes. Les trois premières sont des morceaux de bravoure, et la quatrième évoque le lyrisme du lied originel. Cette dernière variation, de même que la reprise abrégée de l’Andantino initial, offrent un bref moment de répit avant la finale Allegro vivace, virtuose et grandiose qui, à coup sûr, a dû inciter le public resté dans la salle jusqu’à la fin de la première à se lever, pour marquer sa stupéfaction.

 

Virtuosité hongroise

En 1921, la violoniste anglo-hongroise Jelly d'Arányi, une parente éloignée du légendaire violoniste Josef Joachim, demande à Béla Bartók (1881-1945) de l’accompagner dans une tournée en Angleterre et en France. Le compositeur accepte et s’attelle immédiatement à la composition d’une œuvre nouvelle qu’elle interprétera au cours de la tournée. Il s’agira de la Première sonate pour violon inspirée à Bartók par le toucher aérien de Jelly. La musique, principalement dissonante, est traversée par des rapsodies virtuoses et des passages particulièrement sombres. Contrairement aux sonates pour violon plus traditionnelles, les deux instruments ne semblent pas dialoguer entre eux. Ils se meuvent dans des univers musicaux différents et ne se retrouvent que pour les passages cruciaux de l’œuvre. Il en résulte un tout très spontané et déjanté, où l’influence de la musique populaire hongroise résonne dans la complexité rythmique, les nombreuses modulations modales et l’impression d’improvisation. Pour composer ses harmonies expressionnistes, souvent très dissonantes, le compositeur s’inspire de la musique du compositeur polonais Karol Szymanovski. Selon la légende, la première interprétation de l’œuvre à Paris, par Jelly d'Arányi et Béla Bartók a fait figure d’événement. Tout le « Beau Monde » musical parisien s’y pressait, et on reconnaissait parmi le public les compositeurs Stravinsky, de Falla, Milhaud et Szymanovski. Ravel tournait les pages de Bartok et Poulenc, celles de d’Arányi.

 

Waldo Geuns

 

Biographies

Vilde Frang, violon

Vilde Frange est une des violonistes les plus impressionnantes et les plus singulières de sa génération. En 2012, elle a reçu à l’unanimité le Crédit Suisse Young Artists Award qui lui a permis de débuter avec le Wiener Philharmoniker, sous la direction de Bernard Haitink au festival de Lucerne. En 2016, Vilde a fait un début remarqué aux côtés du Berliner Philharmoniker sous la direction de Simon Rattle. Elle a à nouveau accompagné l’orchestre durant la saison 2017-2018 à la Berliner Philharmonie et au festival de Pâques de Baden Baden, sous la direction d’Ivan Fischer. Vilde Frange a un lien exclusif avec la Warner Classics et ses enregistrements lui ont valu des prix innombrables, parmi lesquels l’Edison Klassik Award, le « Diapason d’or » de Diapason magazine, le Deutsche Schallplatenpreis, le Grand Prix du Disque et un Gramophone Award. Née en Norvège, Vilde a été remarquée dès l’âge de douze ans par Mariss Jansons qui lui a donné la chance de travailler avec l’Oslo Filharmonisch Orkest. Elle a étudié au Barrat Due Musikkinstitutt d’Oslo et s’est ensuite spécialisée auprès de Kolja Blacher à la Musikhochschule Hamburg et auprès d’Ana Chumachenko à la Kronberg Academy. Elle a remporté avec Mitsuko Uchida le prix du Borletti-Buitoni Trust Fellowship 2007 et la Fondation Anne-Sophie Mutter l’a soutenue de 2003 à 2009. Elle joue sur un Guarneri del Gesu datant de 1734, prêté par un mécène européen.

 

Herbert Schuch, piano

Le pianiste Herbert Schuch s’est taillé, grâce à ses enregistrements de cd, la réputation d’un musicien parmi les plus intéressants de sa génération. En 2013, il a obtenu un ECHO Klassik Award pour son enregistrement du Concerto pour Piano de Viktor Ullmann et du Concerto pour piano no 3 de Beethoven avec le WDR Sinfonieorchester, sous la direction de Olari Elts. Herbert Schuch est né en 1979 à Timisoara en Roumanie. Il a reçu ses premières leçons de piano dans sa ville natale et en 1988, il a déménagé avec sa famille en Allemagne où il vit toujours. Il a poursuivi ses études musicales avec Kurt Hantsch et ensuite avec le professeur Heinz Kämmerling au Mozarteum de Salsbourg.  Sa vision musicale doit beaucoup à ses rencontres et ses conversations avec Alfred Brendel. En une seule année il a gagné trois compétitions majeures : la Casagrande Competition, la London International Piano Competition et l’International Beethoven Competition à Vienne. Herbert Schuch a pratiqué le violon durant dix ans et il s’essaie régulièrement à la musique de chambre, avec Nicolas Alstaedt, Julia Fischer, Maximilian Hornung, Sebastian Manz et Daniel Müller-Schott. Il se produit fréquemment en duo avec la pianiste Gülru Ensari. Ils ont publié ensemble deux cd très appréciés, dont l’univers musical s’étend de Mozart à Bernd Alois Zimmermann (2017 et 2018, Avi Music). Parallèlement à sa carrière de pianiste, Herbert Schuch s’impliquéedans l’association « Rhapsody in School », fondée par Lars Vogt, qui promeut l’enseignement de la musique classique à l’école.

Classical Music For Ukraine

Les conséquences de l'invasion de l'Ukraine par l’armée russe sont désastreuses pour la population ukrainienne ainsi que pour les nombreux artistes et employés d'organisations culturelles actives dans ce pays. L'invasion a mis à mal les relations internationales et ébranlé le sentiment de sécurité partout dans le monde. Cette agression doit cesser immédiatement.

Par solidarité avec le peuple ukrainien et parce que la musique classique relie et réconforte, Bozar, le Concertgebouw Brugge, le Muziekcentrum De Bijloke, DE SINGEL, Flagey, l'Opéra Ballet Vlaanderen et l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège s’associent pour organiser ‘Classical Music for Ukraine’, une manifestation d’envergure nationale qui se déroulera sur plusieurs jours du 25 au 28 mars dans différentes villes du pays.

De nombreux artistes nationaux et internationaux ont répondu à l’appel! Alain Platel, Vilde Frang, Herbert Schuch, Daan Vandewalle, Orchestre des jeunes de Flandre, Anu Tali, Liebrecht Vanbeckevoort, Andreas Staier, Fazil Say, Alexandre Kantorow et Daniel Müller-Schott.

Les bénéfices des concerts seront versés à Ukraine 12-12.
De plus, Vilde Frang a gracieusement décidé de verser une partie de son cachet à Ukraine 12-12.

Friends of Flagey

FELLOWS

Charles Adriaenssen, Marc Ghysels, Diane de Spoelberch

GREAT FRIENDS

Patricia Bogerd, Leon Borgerhoff, Monique Bréhier, Alexander Chadd, Marie-Irene Ciechanowska, Stephen Clark, Marixenia Davilla, Claude de Selliers, Chantal de Spot, Jean de Spot, Pascale Decoene, Alain Dromer, Jean Louis Duvivier, Gérard Gieux, François Hinfray, Ulrike Hinfray, Patrick Jacobs, Ida Jacobs, Pauline Krayenhoff, Peter L’Ecluse, Jean-Pierre Marien, Ine Marien - De Cock, Monsieur & Madame André Mueller, Miriam Murphy, Sabine Overkämping, Martine Renwart, Martine Riviere, Jean-Pierre Schaeken Willemaers, Hans Schwab, My-Van Schwab, Didier Staquet, Maria Grazia Tanese, Coen Teulings, Pascale Tytgat, Marie Van Couwenberghe, Colienne Van Strydonck, Piet Van Waeyenberge, Isabel Verstraeten, Andreas von Bonin, Katinka von Bonin, Dimitri Wastchenko, Nathalie Waucquez, Lidia Zabinski, Jacques Zucker

FRIENDS

Ann Arnould, Pierre Arnould, Boudewijn Arts, Carmen Atala, Alexandra Barentz, Gino Baron, Dominique Basteyns, Marijke Beauduin, Joe Beauduin, Etienne Beeckmans de West-Meerbeeck, Jens Benoot, Anne Marie Berlier, Pierre Billet, Véronique Bizet, Dominique Blommaert, Beatrix Bourdon, Edwin Bourgeois, Noëlle Bribosia, Geneviève Brion, Gauthier Broze, Nicole Bureau, Chantal Butaye, Olivier Chapelle, Béatrix Charlier, Catherine Chatin, Jacques Chevalier, Anne-Catherine Chevalier, Marianne Chevalier, Angelica Chiarini, André Claes, Bénédicte Claes, Xhenis Coba, Theo Compernolle, Chris Coppije, Philippe Craninx, Vanessa Crapanzano, Pierre d’Argent, Regis D’hondt, David D’Hooghe, Suzannah D’Hooghe, Anna-Teresa D’Hooghe, Frederika D’Hoore, Stanislas d’Otreppe de Bouvette, Laure d’Oultremont, Etienne d’Ursel, Ludovic d’Ursel, Jean-Claude Daoust, Joakim Darras, Laurent de Barsy, François de Borman, Kathleen de Borman, Olivier de Clippele, Sabine de Clippele, Eric De Gryse, Pierre de Maret, Alison de Maret, Kristine De Mulder, Aline de Ville de Goyet, Sabine de Ville de Goyet, Dominique de Ville de Goyet, Françoise de Viron, Sebastiaan de Vries, Sonia de Waillet, Stéphane De Wit, Philippe de Wouters, Agnès de Wouters, Hendrik Deboutte, Gauthier Desuter, May Dewaet, Laurent Drion, Aurélie Drion, Kristin Edwards, Jan Eggermont, Marie Evrard, Dominique Favart, Philippe Feron, Catherine Ferrant, Véronique Feryn, Solene Flahault, Henri Frederix, Alberto Garcia-Moreno, Nathalie Garcia-Moreno, Brigitte Geerinckx, David Geeurickx, Nathalie Genard, Pierre Marie Giraud, Hélène Godeaux, Serge Goldman, Claire Goldman - De Vriendt, Frederick Gordts, Philippe Goyens, Eric Gubel, Charlotte Hanssens, Baron Xavier Hufkens, Luc Hujoel, Johan Huygh, Veerle Huylebroek, Françoise Jacques de Dixmude, Yvan Jansen, Patrick Kelley, Deborah Konopnicki, Katina Laaksonen, Katrien Lannoo, Anne Lauwers, Christine Le Maire, Bernard Levie, Janine Longerstaey, Philippe Longerstaey, Carole Ludlow, Peter Ludlow, Peter Maenhout, Joost Maes, Vincent Maroy, Michèle Martaux, Barbara Mayer, Christel Meuris, Quinten Mintiens, Delphine Misonne, Jan Moijson, Claude Oreel, Nadia Pachciarski, Martine Payfa, Ivan Peeters, Ingeborg Peumans, Jean Pierre Rammant, Agnès Rammant-Peeters, Anne-Marie Retsin, Andre Rezsohazy, Daniele Rizzi, Ariële Robyns de Schneidauer, Marie-Laure Roggemans, Katrien Rots, Catherine Rutten, Frieda Scholliers, Désirée Schroeders, Marie-Agnes Servais, Brigitte Smeyers, François Smeyers, Anne-Marie Sondag, Edouard Soubry, Anne Véronique Stainier, Ana Maria Stan, Michèle Stevelinck Heenen, Jan Suykens, Frank Suykens, Frank Sweerts, Jean t’Kint de Roodenbeke, Danielle t’Kint de Roodenbeke, Mirthe Tavernier, Dominique Tchou, Olivier Thuysbaert, Jelleke Tollenaar, Yves Trouveroy, Beatrice Trouveroy, Françoise Tulkens, Vanessa Van Bergen, Marie-Paule Van Craynest, Els Van de Perre, Katrien Van de Voorde, Radboud van den Akker, Dirk Van den Bogaert, Isabelle Van der Borght, Odile van der Vaeren, Karine Van Doninck, Patrick Van Eecke, Henriëtte van Eijl, Michel Van Huffel, Alain Van Muylem, Lydie Van Muylem, Emmanuel Van Rillaer, Stephanie van Rossum, Thomas Van Waeyenberge, Titia Van Waeyenberge, Laura Van Waeyenberge, Caroline Van Wonterghem, Marie Vandenbosch, Ines Hilde, Alain Vandenborre, Joanna Vandenbussche, Marie Vander Elst, Christophe Vandoorne, Elisabeth Vanistendael, Catherine Verhaegen, Alexandre Verheyden, Anne Vierstraete, Ann Wallays, Sabine Wavreil, Christian Weise, Serge Wibaut, André Wielemans, Ana Zoe Zijlstra, Management and People Development SRL, Qubemi

et tous ceux qui souhaitent garder l’anonymat

version 26.09.2025

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