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Philippe Herreweghe / Johan Jacobs

Collegium Vocale Gent, Philippe Herreweghe

Philippe Herreweghe

Programme

Claudio Monteverdi [1567–1643]
Vespro della Beata Vergine (1610)

I.     Deus in adjutorium
         Antiphone Dum esset rex

II.    Psaume Dixit dominus

III.   Concerto Nigra sum
         Antiphone Iam hiems transiit

IV.   Psaume Laudate pueri

V.     Concerto Pulchra es
           Antiphone Sicut lilium

VI.    Psaume Laetatus sum

VII.   Concerto Duo Seraphim
           Antiphone Veniat dilectus meus

VIII.  Psaume Nisi dominus

IX.     Concerto Audi coelum
             Antiphone Nigra sum

X.      Psaume Lauda, Jerusalem

XI.     Sonata sopra ‘Sancta Maria’

XII.   Hymn Ave, maris stella
           Antiphone Virgo prudentissima

XIII.  Magnificat
           Magnificat
           Et exultavit spiritus meus
           Quia respexit humilitatem
           Quia fecit mihi magna
           Et misericordia eius
           Fecit potentiam in brachio suo
           Deposuit potentes de sede
           Esurientes implevit bonis
           Suscepit Israel puerum suum
           Sicut locutus est
           Gloria Patri
           Sicut erat in principio

 


Concert sans pause
Fin du concert +/22:00

Chanteurs & Musiciens

Chanteurs
 

Cantus        (à cause de maladie Dorothee Mields est remplacée par) Kristen Witmer
                  ripieni: Aisling Kenny,  Magdalena Podkościelna

Sextus        Barbora Kabátková    
                 ripieni: Hannah Ely,  Chiyuki Okamura

Altus I         Benedict Hymas         
                  ripieni: Andrea Gavagnin 

Altus II        William Knight           
                 ripieni: Bart Uvyn

Tenor         Reinoud Van Mechelen         
                 ripieni: Thomas Köll, Peter di Toro

Quintus      Samuel Boden            
                 ripieni: Graham Cooper, Tigran Matinyan,

Bassus I      Peter Kooij                 
                 ripieni: Julian Millan, Bart Vandewege  

Bassus II     Wolf Matthias Friedrich         
                 ripieni: Philip Kaven, Nikolaus Fluck

 

Schola Gregoriana sous la direction de Barbora Kabátková:
Graham Cooper, Thomas Köll, Peter di Toro, Tigran Matinyan

 


Musiciens

Violino          Bojan Cicic, Oliver Webber   

Viola                 Deirdre Dowling, Kaat De Cock

Cello                Ageet Zweistra

Violone             Miriam Shalinsky

Tiorbo               Thomas Boysen, Solmund  Nysstabakk

Organo             Lorenzo Feder 

Trombone         Guy Hanssen, Bart Vroomen,  Joost Swinkels

Cornetto          Lambert Colson, Frederike Otto 

Commentaire

Claudio Monteverdi – Vespro Della Beata Vergine (1610)

Chef-d’œuvre musical révolutionnaire, les Vêpres de Monteverdi de 1610 occupent aujourd’hui une place de choix dans le répertoire de la musique sacrée du début de la période baroque. Le titre complet de la collection est Sanctissimae / Virgini / Missa Senis Vocibus, / [Ad Ecclesiarum Choros] Ac Vesperae Pluribus Decantandae, / Cum Nonnullis Sacris Concentibus, / Ad Sacella Sive Principum Cubicula Accommodata. / Opera / A Claudio Monteverde / Nuper Effecta / Ac Beatiss. Paulo V Pont. Max. Consecrata / Venetijs, Apud Ricciardum Amadinum / MDCX (« À la très sainte Vierge / Messe à six voix / [convenant aux chœurs d’église] et Vêpres pour plus de voix / avec quelques chants sacrés / convenant aux chapelles ou aux chambres des princes / récemment composés par Claudio Monteverdi / et dédiés au très saint pape Paul V / Venise, chez Ricciardo Amadino / 1610 »). La section entre crochets n’apparaît que dans la partition du volume séparé de bassus generalis, d’un format plus grand que les volumes des sept autres parties.
 

Objectif des Vêpres de Monteverdi de 1610

Comme dans tout travail de détective, la première question à se poser concerne les motivations qui conduisirent Monteverdi à publier un tel recueil de pièces sacrées. En 1610, il était encore au service de la cour des Gonzague à Mantoue. Il s’y trouvait profondément insatisfait (depuis 1601 déjà) et cherchait activement un autre engagement. Quelques années plus tôt, cependant, sa carrière avait atteint un sommet lors des représentations de L’Orfeo en 1607 et de L’Arianna en 1608, alors que ses cinq premiers livres de madrigaux étaient déjà largement diffusés en Italie. Peu avant la première de L’Orfeo, sa femme, la chanteuse Claudia Cattaneo, était décédée, le laissant seul avec deux jeunes enfants. Un an plus tard, la chanteuse Caterina Martinelli, son élève, qui devait tenir le rôle-titre de L’Arianna, était morte de la variole durant les répétitions à l’âge de 19 ans. Épuisé par tant de stress professionnel et émotionnel, Monteverdi regagna la maison de son père à Crémone, où il assembla et acheva probablement une messe, des psaumes de vêpres et des concertos sacrés à intégrer dans le recueil que Ricciardo Amadino publierait en 1610. La dédicace au pape Paul V peut se voir comme une tentative de séduction : Monteverdi cherchait à faire admettre son fils au séminaire romain, ce qui échoua en fin de compte. Par ailleurs, le compositeur cherchait à être engagé comme maestro di cappella dans une église majeure ; il était totalement inconnu hors de Mantoue comme compositeur de musique sacrée, en dépit de la publication de plusieurs collections de musique profane. Il lui fallait montrer au monde ce dont il était capable, et c’est probablement la raison principale de la présence dans le recueil d’une messe-parodie à six voix (sur le motet In illo tempore de Nicolas Gombert) dans le vieux style contrapuntique, d’un ensemble de psaumes de vêpres mariales dans le nouveau style du concertato mélangé et de quelques petits concertos sacrés dans le style moderne de la seconda pratica. En illustrant sa maîtrise de  ces différents styles, il démontrait à ses employeurs potentiels ses compétences de compositeur «complet ». En effet, lorsque le duc Francesco IV Gonzaga le renvoya sèchement le 29 juillet 1612, la qualité de la collection et l’exécution d’une partie de sa musique lors d’une audition à la basilique San Marco de Venise en août 1613 contribuèrent à l’y faire recruter comme maestro di cappella ; il entra effectivement en fonction en octobre de cette année et y resta jusqu’à sa mort, trente ans plus tard.
 

Contenu – Structure – Liturgie

Une autre grande question porte sur les liens entre le contenu et l’organisation du recueil et la liturgie. Dédiée au pape, la collection – ou du moins ce qui concerne la partie des vêpres – ne répond pas aux besoins d’une liturgie spécifique, que ce soit pour la basilique Santa Barbara de Mantoue (l’église ducale) ou pour celle de San Marco de Venise, mais adopte plutôt la liturgie du rite romain. Selon le Bréviaire romain de 1568, ce rite comprend une invitatoire (verset et répons), cinq psaumes dont le cursus (cycle) varie selon la fête spécifique – chacun précédé et suivi d’une antienne –, une leçon, un hymne et un Magnificat final avec son antienne. Monteverdi ne reprend que le répons, les cinq psaumes habituels du cursus féminin (qui comprend les huit fêtes mariales, mais aussi la circoncision, les fêtes de sainte Lucie, de Notre-Dame des Neiges, de sainte Cécile, le commun des vierges, etc.), l’hymne de vêpres mariales Ave maris stella et deux versions du Magnificat. Pourquoi y aurait-il deux Magnificat dans une publication si celle-ci devait être jouée de façon exhaustive dans le cadre de la liturgie ?

Le fait que Monteverdi et Amadino ait inséré un chant sacré (sacer concentus) après chacun des quatre premiers psaumes et placé la Sonata sopra Sancta Maria – une pièce instrumentale où la Litanie des saints est entonnée onze fois – après le dernier psaume mais aucune antienne ne laisse pas d’étonner. Grâce au travail du musicologue Stephen Bonta (1967), nous savons que les pièces instrumentales ou motets (chants sacrés) peuvent remplacer les antiennes, ce qui explique certaines choses. Cependant, il reste le fait que selon le Bréviaire, il n’existe aucun service liturgique qui fonctionne vraiment avec les textes chantés des concertos sacrés du recueil : Duo Seraphim, par exemple, ne convient pas aux fêtes mariales, mais plutôt à la fête de la sainte Trinité.

Le plus grand débat a donc porté sur le statut des sacri concentus et de la Sonata : font-ils partie intégrante des Vêpres ou s’agit-il de pièces totalement séparées ? De cette question découle celle de savoir pourquoi Monteverdi et Amadino les ont insérés après chaque psaume. Bien sûr, le frontispice mentionne « Ad Sacella Sive Principum Cubicula », indiquant un double usage, à la fois à l’église et à la chambre. Même si le recueil a été assemblé selon un plan bien conçu avec une certaine symétrie, par exemple dans l’effectif des sacri concentus, cette question ajoutée à la présence de deux Magnificat – l’un avec instruments obligés, l’autre avec la seule basse continue – semble indiquer qu’en compilant ce recueil, Monteverdi avait deux éléments importants à l’esprit : tout d’abord, il est clair qu’en y plaçant des œuvres dans les styles ancien, moderne et mélangé (concertato), il désirait montrer au monde qu’il était capable d’écrire dans tous les styles sacrés alors à la mode, augmentant ainsi sa « valeur marchande » dans sa recherche d’un emploi de maestro di cappella. En termes purement musicaux, ses compositions vont d’ailleurs plus loin que tous les standards de l’époque (nous y reviendrons). Ensuite, Monteverdi semble avoir prévu toutes les œuvres nécessaires pour assurer un service de vêpres mariales qui soit praticable pour les petites comme pour les grandes chapelles musicales, publiques ou privées, rendant ainsi le recueil polyvalent sur le plan de la liturgie. Il serait alors du devoir du maestro di cappella ayant décidé d’utiliser le recueil pour un service liturgique d’y choisir les pièces appropriées compte tenu de la situation, de la liturgie du jour, des effectifs disponibles et du volume (et de l’acoustique) du lieu, jouer l’intégralité du recueil étant évidemment impossible.
 

La musique, son style et son impact

Sur le plan musical, les Vêpres de 1610 constituent un jalon particulièrement important dans l’histoire de la musique. À l’examen des services de vêpres polyphoniques de la fin du XVIe siècle, nous réalisons que Monteverdi n’a rien fait de neuf. Mais il a tout porté à un niveau plus élevé, à sa façon grandiloquente et extrême : la structure et l’agencement des psaumes et des Magnificat sont bien plus élaborés, et l’instrumentation, le contrepoint, les parties solistes vocales virtuoses et expressives atteignent des sommets jamais atteints jusque-là. Kurtzman (1999) montre que, dans les décennies qui ont précédé, les instruments et la basse continue ont pu être utilisés à l’occasion dans la mise en musique de psaumes. Il montre aussi que le chant fleuri (comme dans les sacri concentus et le Magnificat a 7) a été adopté par certains compositeurs ; que la polychoralité, les mélodies de plain-chant et les falsibordoni (les récitatifs en accords dans le Dixit Dominus, par exemple) ont déjà servi de base à des compositions ; qu’on a pu recourir aux ostinati (dans la Sonata) et aux effets d’écho (dans Audi coelum) ; et même que l’introduction de motets entre les psaumes n’est pas nouvelle. Cependant, avant Monteverdi, aucun compositeur n’avait réuni toutes ces caractéristiques en un seul recueil.

Ainsi, comme le conclut Kurtzman, le style musical de Monteverdi dans les Vêpres est « …bien plus extraordinaire que sa sélection de pièces. Les psaumes et les Magnificat s’inspirent non seulement des procédures traditionnelles, voire désuètes, dans chacun des genres, mais aussi des tendances les plus progressistes, en particulier celles qui trouvent leur origine dans les publications de motets à peu de voix. La synthèse complexe par Monteverdi de matériaux et de techniques extrêmement différents aboutit à des compositions de plus larges dimensions et plus variées que ce que l’on trouve partout ailleurs dans le répertoire contemporain destiné aux vêpres. Les Magnificat en particulier exhibent une combinaison d’éléments unique. […] Les cinq sacri concentus, d’un autre côté, sont plus dépendants des développements du motet, de la canzone et de la sonate instrumentale après le tournant du XVIIe siècle. Mais même dans ses motets et dans la Sonata sopra Sancta Maria, les dimensions que leur donne Monteverdi, les ornements virtuoses, la cohérence structurelle et le traitement rhétorique des textes surpassent largement les réalisations de la plupart des autres compositeurs. »

L’une des caractéristiques les plus fascinantes des psaumes et des Magnificat est la façon dont Monteverdi construit systématiquement ses textures polyphoniques et ses mélodies de plain-chant, les utilisant comme des cantus firmi omniprésents. Par exemple, le premier chœur imitatif dans l’ouverture du Dixit Dominus utilise le quatrième ton de psaume comme sujet principal. Il n’y a là rien de neuf, encore une fois, mais après la première ritournelle instrumentale, Monteverdi utilise l’ancienne technique du cantus firmus d’une façon complètement nouvelle : il place le cantus firmus à la voix de basse, tandis qu’un duo de sopranos vient s’y superposer dans une polyphonie imitative, le transformant donc par essence en un trio pour deux dessus et basse sur un simple continuo à l’orgue, lui-même une simplification de la récitation mesurée du ton de psaume à la basse. Monteverdi utilise cette technique dans Laudate pueri, Laetatus sum, Pulchra es, Duo Seraphim, la Sonata et les deux Magnificat. Il combine ainsi ces textures nouvelles de trio typiquement « baroques » avec la technique de style ancien du cantus firmus, comme il le fait, dans d’autres sections du psaume, en opposant le chant falsobordone démodé et le style vocal expressif et virtuose de la seconda pratica du solo accompagné de la basse continue. Cette combinaison constante – ou plutôt cette mise en tension – de l’ancien et du nouveau (juxtaposés ou superposés) et des opposés (dans tous les sens du terme) est une caractéristique esthétique fondamentale du style de Monteverdi dans les Vêpres, qui, à travers ses nombreux imitateurs, deviendra l’archétype du style musical baroque en général.

L’impact des Vêpres de Monteverdi de 1610 fut immédiat, général et profond. En 1611 déjà, l’influence de son style concertato se faisait sentir dans les publications de psaumes polyphoniques par Giovanni Flaccomio à Milazzo (Sicile) et par Grisostomo Rubiconi à Padoue, et plus encore dans de nombreuses publications de musique sacrée par Giovanni Francesco Capello (1612, actif à Brescia), Antonio Burlini (1612 et 1615, actif à Sienne et à Venise) et Serafino Patta (1613, actif à Pavie). Dès sa nomination au poste de maître de chapelle à Venise en 1613, il influença directement des compositeurs vénitiens comme Francesco Usper et Amadio Freddi, et plus tard des compositeurs à Rome (Romano Micheli, Paolo Tarditi et Stefano Landi), à Bologne (Lucrezia Orsina Vizzana et Maurizio Cazzati) et même à Dresde (Heinrich Schütz), pour n’en citer que quelques-uns. Ainsi, l’importance des Vêpres de 1610 dans l’histoire de la musique réside à la fois dans la synthèse ultime des styles et techniques de composition existants et dans l’établissement de nouveaux principes esthétiques qui influencèrent de nombreuses générations après Monteverdi.

après Marc Vanscheeuwijck

Philippe Herreweghe

Philippe Herreweghe est né à Gand. Dans sa ville natale, il mène de front des études universitaires et une formation musicale au conservatoire dans la classe de piano de Marcel Gazelle. À cette époque, il commence à diriger et en 1970, il fonde le Collegium Vocale Gent. Nikolaus Harnoncourt et Gustav Leonhardt sont attirés par son approche exceptionnelle de la musique et l’invitent alors à collaborer à l’enregistrement intégral des cantates de Bach. Très vite, l’approche vivante, authentique et rhétorique pratiquée par Philippe Herreweghe dans la musique vocale suscite l’unanimité et en 1977, il fonde à Paris l’ensemble La Chapelle Royale, spécialisé dans l’interprétation de la musique française du Siècle d’or. De 1982 à 2002, Philippe Herreweghe est directeur artistique des Académies Musicales de Saintes. Durant cette période, il crée différents ensembles qui lui permettent de développer une interprétation convaincante d’un répertoire qui s’étend de la Renaissance à la musique contemporaine. Ainsi voient le jour l’Ensemble Vocal Européen, spécialisé dans la polyphonie de la Renaissance, et l’Orchestre des Champs-Élysées, fondé en 1991 dans le but de remettre en valeur les répertoires romantique et préromantique interprétés sur instruments d’époque. Depuis 2009, Philippe Herreweghe travaille activement avec le Collegium Vocale Gent au développement d'un grand choeur symphonique au niveau européen. Depuis 2001, il est directeur artistique de l'Accademia delle Crete Senesi, le festival d'été toscan connu depuis 2017 sous le nom de Collegium Vocale Crete Senesi.

Toujours en quête de nouveaux défis musicaux, Philippe Herreweghe s’intéresse de près depuis quelques temps au grand répertoire symphonique, de Beethoven à Stravinsky. Il est chef d'orchestre de l’Antwerp Symphony Orchestra depuis 1997. Outre ces différents postes fixes, il est un chef invité très demandé auprès d’orchestres tels que le Concertgebouworkest Amsterdam, le Gewandhausorchester de Leipzig, le Scottisch Chamber Orchestra ou le Tonhalle Orchester Zurich. Au cours des prochaines saisons, des engagements sont prévus pour la Staatskapelle Dresden, le Philharmonia Orchestra London, le Basel Kammerorchester et le Cleveland Orchestra. Avec tous ces ensembles, Philippe Herrewghe s’est construit au cours des années une très large discographie de plus de 120 enregistrements auprès des labels Harmonia Mundi France, Virgin Classics et PentaTone. Les incontournables de cette discographie sont entre autres les Lagrime di San Pietro de Lassus, la Passion selon saint Matthieu de Bach, l’intégrale des symphonies de Beethoven et Schumann, le cycle de lieder Des Knaben Wunderhorn de Mahler, la Symphonie n° 5 de Bruckner, Pierrot Lunaire de Schoenberg et la Symphonie de Psaumes de Stravinsky.

Sa vision et son engagement artistiques cohérents ont valu à Philippe Herreweghe plusieurs distinctions. En 1990, la presse musicale européenne l’a nommé "Personnalité musicale de l’année". Avec le Collegium Vocale Gent, il est élu en 1993 "Ambassadeur culturel de Flandre". Une année plus tard, il se voit attribuer l’ordre d’Officier des Arts et Lettres, et en 1997, il est nommé Doctor honoris causa à la KU Leuven. En 2003, il reçoit en France le titre de Chevalier de la Légion d’Honneur. Enfin en 2010, la ville de Leipzig attribue à Philippe Herreweghe la Bach-Medaille, qui récompense l’énorme travail réalisé en tant qu’interprète de l’œuvre de Bach. En 2017, Philippe Herreweghe a reçu un doctorat honoris causa à l'Université de Gand. En 2021, Philippe Herreweghe a reçu l'Ultima, prix de carrière pour le mérite culturel général accordé par le gouvernement flamand.

Collegium Vocale Gent

En 2020, le Collegium Vocale Gent a fêté son 50e anniversaire, un jubilé d'or! L’ensemble fut créé en 1970 à l’initiative de Philippe Herreweghe. Il était à l’époque l’un des premiers à vouloir étendre les nouveaux principes d’interprétation de la musique baroque à la musique vocale. Cette approche authentique, mettant l’accent sur le texte et la rhétorique est à la base d’un langage sonore transparent. Ceci a permis au Collegium Vocale Gent d’obtenir en quelques années une reconnaissance internationale et d’être invité à se produire dans des salles de concert et des festivals musicaux prestigieux en Europe, aux États-Unis, en Russie, en Amérique du Sud, au Japon, à Hong Kong et en Australie. Depuis 2017 l’ensemble organise son propre festival d’été en Toscane, Italie : Collegium Vocale Crete Senesi.

Au fil du temps, le Collegium Vocale Gent a développé ses effectifs pour devenir un ensemble très flexible, dont le large répertoire couvre les différentes périodes stylistiques. Son maître-atout est de pouvoir recourir pour chaque projet à l’effectif adéquat. La musique de la Renaissance est interprétée par un ensemble de solistes. La musique baroque allemande, et plus spécifiquement les œuvres vocales de J.S. Bach, reste son domaine de prédilection. Le Collegium Vocale Gent se consacre aussi à l’interprétation des oratorios romantiques, modernes et contemporains, avec un effectif symphonique qui peut aller jusqu’à 80 chanteurs. Pour la réalisation de ces projets, le Collegium Vocale Gent collabore avec divers ensembles qui mettent l’accent sur la recherche historique, tels que l’orchestre baroque du Collegium Vocale Gent, l’Orchestre des Champs-Élysées, le Freiburger Barockorchester ou l’Akademie für Alte Musik Berlin. Mais il faut noter que certains projets ont vu le jour grâce à la collaboration avec des orchestres symphoniques renommés comme le Antwerp Symphony Orchestra, le Koninklijk Concertgebouworkest d’Amsterdam, le Budapest Festival Orchestra, le Staatskapelle Dresden et le Chamber Orchestra of Europe. Ivor Bolton, Marcus Creed, Reinbert de Leeuw, Iván Fischer, René Jacobs, Yannick Nézet-Séguin, Kaspars Putnins, Jos van Immerseel, Paul Van Nevel et James Wood figurent parmi les chefs qui ont dirigé le Collegium Vocale Gent.

Sous la direction de Philippe Herreweghe, le Collegium Vocale Gent s’est construit une riche discographie de plus de 100 enregistrements, principalement édités par les labels Harmonia Mundi France et Virgin Classics. 2010 a vu naître un tout nouveau projet discographique : la création par Philippe Herreweghe en collaboration avec Outhere Music de son propre label φ (PHI). Ceci lui donne l’opportunité de construire en toute liberté artistique un catalogue riche et varié. A ce jour une vingtaine d’enregistrements d’œuvres vocales de Bach, Byrd, Beethoven, Brahms, Dvorak, Gesualdo, Haydn et Vitoria sont parus. Parmi les enregistrements récents figurent le Te Deum & Seconde Messe d’Anton Bruckner (LPH034), l’Ode Funèbre et des cantates de J.S.Bach (LPH035) et le Cinquième Livre de madrigaux de Carlo Gesualdo (LPH036). L'ensemble a également enregistré le Via Crucis de Franz Liszt avec Reinbert de Leeuw pour le label ά (ALPHA 390). Le Collegium Vocale Gent est subventionné par la Communauté flamande et la ville de Gand. L’ensemble est aussi soutenu par la Loterie Nationale de Belgique.

Biographies

Dorothee Mields

Dorothee Mields se produit régulièrement avec des ensembles de premier plan tels que le Collegium Vocale Gent, le Bach Collegium Japan, le Nederlandse Bachvereniging, le Freiburger Barockorchester, le RIAS Kammerchor, l'Orfeo Barockorchester et le Klangforum Wien. Dorothee Mields est régulièrement invitée à des festivals internationaux tels que le festival Bach de Leipzig, le festival d'été de la Suntory Music Foundation au Japon, le Boston Early Music Festival et le Händel Festival de Halle. Elle a travaillé sur de nombreux enregistrements primés tels que "In Darkness Let Me Dwell", "Loves Alchemy", "Love Songs" et "Loves Madness", ainsi que sur l'album Telemann "Die Hoffnung des Wiedersehens" avec L'Orfeo Barockorchester et "Inspired by Song" avec Stefan Temmingh.

--- remplacée par ---

Kristen Witmer
La soprano américano-coréenne Kristen Witmer a étudié au Japon à la Tokyo University of the Art et s'est spécialisée au Conservatoire royal de La Haye. Elle a à son actif de nombreux concours tels que le Yuai International Lied Wettbeweb, le Concours de Mélodies Française et Japonaise, le Japanischer Mozart Musikwettbewerb et le Japanischer Schubert Musikwettbewerb. Elle s'est produite avec Philippe Herreweghe, Masaaki Suzuki, Masato Suzuki, Jos van Veldhoven, Rudolf Lutz et Joshua Rifkin et a chanté comme soliste avec des ensembles tels que Collegium Vocale Gent, Nederlandse Bach Vereniging, Bach Collegium Japan, Sette Voci, Vox Luminis, Holland Baroque, La Fenice, Collegium Marianum, The Spirit of gambo, Il Gardellino et Le Concert Lorrain. Parmi ses enregistrements récents, citons son CD solo Misteri Gloriosi avec La Fenice et Membra Jesu Nostri avec le Lutheran Bach Ensemble.


Barbora Kabátková

Barbora Kabátková est la directrice artistique de l'ensemble Tiburtina et joue également des harpes médiévales et du psaltérion. Elle chante régulièrement en tant que soliste avec les principaux ensembles tchèques et européens, notamment le Collegium 1704, le Collegium Marianum, Musica Florea, le Collegium Vocale Gent, Doulce Mémoire, l'Orchestre Berg et l'Ostravská banda. Barbora Kabátková s'est produite dans de nombreux festivals de musique prestigieux en République tchèque (Festival du printemps de Prague, Concentus Moraviae, Festival Saint-Venceslas d'Ostrava, Festival international de musique Lípa Musica) et ailleurs en Europe (Resonanzen Wien, Rencontres musicales de Vézelay, Festival van Vlaanderen Brugge, Festival Oude Muziek Utrecht et Accademia delle Crete Senesi).


Benedict Hymas

Benedict Hymas a obtenu son diplôme en 2008 et a depuis travaillé avec certains des meilleurs ensembles du Royaume-Uni, dont Stile Antico, le Gabrieli Consort, le Monteverdi Choir, Tenebrae et The Tallis Scholars. En tant que soliste de concert, Benedict Hymas a une grande expérience de l'interprétation de l'évangéliste dans les passions de Bach. Il a également joué en tant que soliste pour John Eliot Gardiner, Paul McCreesh, Stephen Layton et Eric Whitacre. Il a participé à des représentations et à un enregistrement de Since it was the day of preparation de James MacMillan, un enregistrement qui a reçu des critiques élogieuses de la part des critiques musicaux. Parmi ses autres apparitions, citons des solos aux BBC Proms et des rôles à l'opéra dans Acis and Galatea de Händel et Dido and Aeneas de Purcell, en Belgique et aux Pays-Bas.


William Knight

William Knight est un membre essentiel du Nederlands Kamerkoor et un membre fondateur du Windsor Consort. Il est également associé à des chœurs tels que le Collegium Vocale Gent, Cappella Amsterdam, le Nederlands Radio Koor, The Sixteen, le Gabrieli Consort, les BBC Singers, la Chapelle du Roi et le Brabants Ensemble. En tant que chanteur d'opéra, William Knight a chanté avec De Nationale Opera à Amsterdam, le Glyndebourne Chorus et le Opera Holland Park Chorus. En tant que soliste, il a interprété Carmina Burana avec le Brabants Choir, la Passion selon saint Jean de Bach avec le Nieuw Bach Ensemble, et Israel in Egypt de Händel sous la direction de Richard Egarr avec le Nederlands Kamerkoor.


Reinoud Van Mechelen

Depuis qu'il a terminé son master au Conservatoire royal de Bruxelles en 2012, Reinoud Van Mechelen s'est assuré une place sur la scène internationale. Il s'est produit avec Les Arts Florissants au Festival d'Aix-en-Provence, au Festival d'Edimbourg, au Château de Versailles, au Théâtre du Bolchoï à Moscou, au Royal Albert Hall et au Barbican Centre à Londres, au Bozar à Bruxelles, ainsi qu'à la Philharmonie et à l'Opéra Comique à Paris. Reinoud Van Mechelen a également travaillé avec des ensembles internationaux tels que le Collegium Vocale Gent, Le Concert Spirituel, La Petite Bande, Les Talens Lyriques, Ensemble Pygmalion, Le Poème Harmonique, Il Gardellino, L'Arpeggiata, Ricercar Consort, Capriccio Stravagante et Scherzi Musicali.


Samuel Boden

Le ténor britannique Samuel Boden a commencé sa carrière comme chef cuisinier avant d'étudier le chant avec John Wakefield au conservatoire Trinity Laban. Il a chanté le rôle-titre de L'Ormindo de Cavalli avec le Royal Opera Orchestra au Sam Wanamaker Playhouse et Orphée dans Orphée et Eurydice de Gluck avec le Nederlandse Reisopera. Il a chanté l'Actéon de Charpentier à l'Opéra de Dijon et à l'Opéra de Lille, Hippolyte et Aricie de Rameau avec l'Ensemble Pygmalion, Les Boréades au Festival d'Aix-en-Provence et Acis et Galatée à la Semaine Mozart de Salzbourg. Samuel Boden s'est produit avec de nombreux ensembles historiques, orchestres symphoniques et de chambre tels que l'Orchestre symphonique de la radio bavaroise, l'Orchestre de chambre écossais, Les Arts Florissants, l'Orchestre symphonique de la BBC, l'Orchestre de la radio de Francfort, le Collegium Vocale Gent et la Camerata de Salzbourg.


Peter Kooij

Peter Kooij s'est produit dans le monde entier dans des salles de concert telles que le Concertgebouw d'Amsterdam, le Musikverein de Vienne, le Carnegie Hall de New York, le Royal Albert Hall de Londres, le Teatro Colón de Buenos Aires, la Philharmonie de Berlin et de Cologne, le Palais Garnier de Paris et le Suntory and Casals Hall de Tokyo. Le répertoire de Peter Kooij va de Schütz à Weill. Il a réalisé plus de 150 enregistrements pour Philips, Sony et Virgin Classics, Harmonia Mundi, Erato, EMI et BIS. Il a été invité par BIS à enregistrer l'intégralité des cantates, passions et messes de Bach avec le Bach Collegium Japan dirigé par Masaaki Suzuki. En 2016, Peter Kooij a reçu la médaille Bach de la ville de Leipzig.


Wolf Matthias Friedrich

Depuis trente ans, Wolf Matthias Friedrich inspire les publics du monde entier. En tant que chanteur d'opéra, il a chanté Zoroastro dans Orlando de Haendel au Festival Händel de Göttingen, au Drottningholms Slottsteater et au Komische Oper Berlin, Publio dans La clemenza di Tito de Mozart à l'Opéra de Prague et Osmin dans Die Entführung aus dem Serail à l'Opéra de Cologne. Wolf Matthias Friedrich a travaillé avec des chefs d'orchestre de premier plan tels que Kurt Masur, Fabio Luisi, Alessandro De Marchi, Roy Goodman et Rudolf Lutz. Sa discographie comprend le Schwanengesang de Schubert, Acis et Galatea de Händel et "Treasures from Uppsala" en collaboration avec Les Cornets Noirs.

Textes

I. DEUS IN ADJUTORIUM

Psalmus 69, 2

 

Deus in adjutorium meum intende:                                       

Domine ad adjuvandum me festina.                         

Gloria Patri et Filio

et Spiritui Sancto.

Sicut erat in principio

et nunc et semper

et in saecula saeculorum. Amen.

Alleluja.

 

Antiphona

Dum esset rex in accubitu suo,

nardus mea dedit odorem suavitatis.

 

II. DIXIT DOMINUS                                                    

Psalmus 109                                                                           

 

Dixit Dominus Domino meo:

Sede a dextris meis,donec ponam inimicos tuos,

scabellum pedum tuorum.

Virgam virtutis tuae emittet Dominus ex Sion:

dominare in medio inimicorum tuorum.

Tecum principium in die virtutis tuae;

in splendoribus sanctorum,

ex utero ante luciferum genui te.

Juravit Dominus, et non poenitebit eum:

Tu es sacerdos in aeternum

secundem ordinem Melchisedech.

Dominus a dextris tuis,

confregit in die irae suae reges.

Judicabit in nationibus, implebit ruinas,

conquassabit capita in terra multorum.

De torrente in via bibet:

propterea exaltabit caput.

 

Gloria Patri et Filio

et Spiritui Sancto.

Sicut erat in principio et nunc et semper

et in saecula saeculorum. Amen.

 

III. NIGRA SUM. Concerto                                                      

Cant. cant. 1, 4; 2, 3; 2, 11–12

 

Nigra sum, sed formosa,

filiae Jerusalem.

Ideo dilexit me rex

et introduxit me in cubiculum suum

et dixit mihi:

Surge, amica mea, et veni.

Jam hiems transiit,

imber abiit et recessit,

flores apparuerunt in terra nostra.

Tempus putationis advenit.

 

Antiphona

Jam hiems transiit, imber abiit et recessit:

surge amica mea, et veni.

 

IV. LAUDATE PUERI                                       

Psalmus 112                                                   

 

Laudate pueri Dominum,

laudate nomen Domini.

Sit nomen Domini benedictum ex hoc

nunc et usque in saeculum.

A solis ortu usque ad occasum

laudabile nomen Domini.

Excelsus super omnes gentes Dominus

et super coelos gloria eius.

Quis sicut Dominus Deus noster,

qui in altis habitat,

et humilia respicit in coelo et in terra?

Suscitans a terra inopem,

et de stercore erigens pauperem;

Ut collocet eum cum principibus,

cum principibus populi sui.

Qui habitare facit sterilem in domo,

matrem filiorum laetantem.

 

Gloria Patri et Filio

et Spiritui Sancto.

Sicut erat in principio

et nunc et semper

et in saecula saeculorum. Amen.

 

 

V. PULCHRA ES. Concerto                              

Cant. cant. 6, 3–4

 

Pulchra es, amica mea,

suavis et decora filia Jerusalem.

Pulchra es, amica mea,

suavis et decora sicut Jerusalem,

terribilis sicut castrorum acies ordinata.

Averte oculos tuos a me,

quia ipsi me avolare fecerunt.

 

Antiphona

Sicut lilium inter spinas,

sic amica mea inter filias.

 

VI. LAETATUS SUM

Psalmus 121

 

Laetatus sum in his quae dicta sunt mihi:

In domum Domini ibimus,

Stantes erant pedes nostri,

in atriis tuis Jerusalem.

Jerusalem, quae aedificatur ut civitas:

cujus participatio ejus in idipsum.

Illuc enim ascenderunt tribus,

tribus Domini, testimonium Israel

ad confitendum nomini Domini.

Quia illic sederunt sedes in judicio,

sedes super domum David.

Rogate quae ad pacem sunt Jerusalem:

et abundantia diligentibus te:

Fiat pax in virtute tua:

et abundantia in turribus tuis.

Propter fratres meos et proximos meos,

loquebar pacem de te;

Propter domum Domini Dei nostri,

quaesivi bona tibi.

 

Gloria Patri et Filio

et Spiritui Sancto.

Sicut erat in principio

et nunc et semper

et in saecula saeculorum. Amen.

 

 

VII. DUO SERAPHIM. Concerto                                  

Isaïe 6, 3 / I Jean 5, 7–8

 

Duo seraphim clamabant alter ad alterum:

Sanctus Dominus Deus Sabaoth.

Plena est omnis terra gloria ejus.

Tres sunt qui testimonium dant in coelo:

Pater, Verbum et Spiritus Sanctus.

Et hi tres unum sunt.

Sanctus Dominus Deus Sabaoth.

Plena est omnis terra gloria ejus.

 

Antiphona

Veniat dilectus meus in ortum meum

Ut commedat fructum pomorum suorum.

 

VIII. NISI DOMINUS                                       

Psalmus 126A

 

Nisi Dominus aedificaverit domum,

in vanum laboraverunt qui aedificant eam.

Nisi Dominus custodierit civitatem,

frustra vigilat qui custodit eam.

Vanum est vobis ante lucem surgere:

surgite postquam sederitis,

qui manducatis panem doloris.

Cum dederit dilectis suis somnum:

ecce hereditas Domini filii:

merces, fructus ventris.

Sicut sagittae in manu potentis,

ita filii excussorum.

Beatus vir qui implevit

desiderium suum ex ipsis:

non confundetur

cum loquetur inimicis suis in porta.

 

Gloria Patri et Filio

et Spiritui Sancto.

Sicut erat in principio

et nunc et semper

et in saecula saeculorum. Amen.

 

IX. AUDI COELUM. Concerto                         

Anon. XVIe s.                                                    

             

Audi, coelum, verba mea,

plena desiderio

et perfusa gaudio.

– Audio. –

Dic, quaeso, mihi:

Quae est ista,

quae consurgens ut aurora rutilat,

ut benedicam?

– Dicam. –

Dic nam ista pulchra

ut luna electa,

ut sol replet laetitia

terras, coelos, maria.

– Maria. –

Maria virgo illa dulcis

praedicata de propheta Ezechiel

porta Orientalis

– Talis. –

Illa sacra et felix porta,

per quam mors fuit expulsa,

introduxit autem vita.

– Ita. –

Quae semper tutum est medium

inter homines et Deum

pro culpis remedium.

– Medium. –

Omnes hanc ergo sequamur,

qua cum gratia mereamur

vitam aeternam.

Consequamur.

– Sequamur. –

Praestet nobis Deus,

Pater hoc et Filius

et Mater, cujus nomen invocamus dulce

miseris solamen.

– Amen. –

Benedicta es, virgo Maria,

in saeculorum saecula.

 

Antiphona

Nigra sum sed formosa, fliae Jerusalem:

ideo dilexit me rex, et introduxit me in cubiculum suum.

 

X. LAUDA, JERUSALEM                                              

Psalmus 147

 

Lauda, Jerusalem, Dominum:

lauda Deum tuum, Sion.

Quoniam confortavit seras portarum tuarum:

benedixit filiis tuis in te.

Qui posuit fines tuos pacem:

et adipe frumenti satiat te.

Qui emittit eloquium suum terrae:

velociter currit sermo eius.

Qui dat nivem sicut lanam:

nebulam sicut cinerem spargit.

Mittit crystallum suam sicut buccellas:

ante faciem frigoris ejus quis sustinebit?

Emittet verbum suum, et liquefaciet ea:

flabit spiritus ejus, et fluent aquae.

Qui annuntiat verbum suum Jacob:

justitias et judicia sua Israel.

Non fecit taliter omni nationi:

et judicia sua non manifestavit eis.

 

Gloria Patri et Filio

et Spiritui Sancto.

Sicut erat in principio

et nunc et semper

et in saecula saeculorum. Amen.

 

XI. SONATA SOPRA ‘SANCTA MARIA’                                  

 

Sancta Maria, ora pro nobis.

 

XII. AVE, MARIS STELLA                                            

Hymnus, Anon. XIe s.

 

Ave, maris stella,

Dei mater alma,

atque semper virgo

felix coeli porta.

 

Sumens illud Ave

Gabrielis ore,

funda nos in pace,

mutans Evae nomen.

 

Solve vincla reis,

profer lumen caecis,

mala nostra pelle,

bona cuncta posce.

 

Monstra te esse matrem,

sumat per te precem,

qui pro nobis natus

tulit esse tuus.

 

Virgo singularis,

inter omnes mitis,

nos culpis solutos

mites fac et castos.

 

Vitam praesta puram,

iter para tutum,

ut videntes Jesum,

semper collaetemur.

 

Sit laus Deo Patri,

summo Christo decus,

Spiritui Sancto,

tribus, honor unus.

Amen.

 

Antiphona

Virgo prudentissima, quo progrederis,

quasi aurora valde rutilans?

Filia Sion tota formosa et suavis es,

pulchra ut luna, electa ut sol.

 

XIII. MAGNIFICAT                                                      

Luc 1, 46–55

 

Magnificat anima mea Dominum.

Et exultavit spiritus meus

in Deo salutari meo.

Quia respexit humilitatem ancillae suae:

Ecce enim ex hoc beatam me dicent omnes generationes.

Quia fecit mihi magna qui potens est:

et sanctum nomen ejus.

Et misericordia ejus a progenie

in progenies timentibus eum.

Fecit potentiam in brachio suo:

dispersit superbos mente cordis sui.

Deposuit potentes de sede,

et exaltavit humiles.

Esurientes implevit bonis,

et divites dimisit inanes.

Suscepit Israel puerum suum,

recordatus misericordiae suae.

Sicut locutus est ad patres nostros,

Abraham et semini ejus in saecula.

Gloria Patri et Filio

et Spiritui Sancto.

Sicut erat in principio

et nunc et semper

et in saecula saeculorum.

Amen.

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