Table ronde : Le temps de l'écriture
Festival Filmer À Tout Prix / Rencontres
Malgré les idées préconçues qu’engendre parfois la perception du documentaire, le cinéma du réel requiert des processus d’écriture spécifiques qui reflètent la diversité de ses créations. Comment écrire, et selon quels types d’écriture, le cinéma du réel? La question de l’écriture documentaire permet, dans un premier temps, d’entrer dans les méandres du processus créatif, tant au stade de la préparation, de la réalisation que du montage, au niveau des documentaristes mais aussi des échanges engendrés au sein des ateliers ou des maisons de production. Au-delà du contenu, l’écriture révèle aussi des éléments sur la forme, le traitement proposé par le réalisateur.
Dans un deuxième temps, confrontée à l’économie du documentaire et aux systèmes de financement des commissions et des chaînes de télévision, la question de l’écriture se confronte à l’idée de stratégies nécessaires, de l’efficacité ou même du formatage; les dossiers demandés par les commissions et les chaînes poussent-ils les documentaristes vers une normalisation de l’écriture, vers un refus de la diversité? Laisse- t-on finalement aux réalisateurs le temps et la liberté de l’écriture?
L’idée derrière cette table ronde est de mettre à jour les différences de perception vis-à-vis des formes d’écriture, entre les différents acteurs du documentaire : les créateurs, les producteurs, les membres des commissions, les chaînes de télévision, le public discuteront des enjeux de l’écriture documentaire aujourd’hui.
1. De l’écriture dans la création du cinéma du réel
Aux documentaristes : Quel est le rôle de l’écriture dans le travail de préparation d’un documentaire? Quels sont les types d’écriture du cinéma du réel? En quoi sont-ils spécifiques ou semblables par rapport à l’écriture fictionnelle ? Quelle gestion de la dramaturgie et de l’imprévu? Que peuvent apporter les techniques d’écriture fictionnelle vis-à-vis du documentaire? Ces documents sont-ils également un moyen de faire passer des éléments concernant la forme des documentaires ?
Aux ateliers/producteurs : à quoi servent les ateliers et les maisons de production dans ce processus d’écriture ?
2. Réalisation et montage
Cette écriture continue-t-elle lors du tournage? Quel destin pour ce « scénario » face à la réalisation du documentaire et face au montage? Les documents écrits ont-ils une utilité vis-à-vis du travail du tournage (dans le travail avec le chef-opérateur, l’ingénieur du son, etc.) et de montage (vis-à-vis du rythme, d’une voix off, etc.) ?
3. Financements : stratégies d’écriture?
Aux documentaristes et structures d’accueil : Quels documents présenter dans un dossier? Qu’est-ce qu’un « bon » dossier? Existe-t-il un décalage entre les documents qu’il faut présenter et ceux nécessaires pour faire un film? Les commissions laissent-elles le temps de l’écriture (ou acceptent-elles la diversité des approches) en demandant un « scénario documentaire »? Est-on finalement confronté à la nécessité de mettre en place des « stratégies d’écriture » tenant d’une certaine efficacité pour convaincre les financeurs? Ne doit-on pas, finalement, adhérer à un système de formatage ou de normalisation afin de plaire à ces financeurs ?
Aux financeurs (commissions, chaînes de télévision) : Qu’est-il demandé aux documentaristes? Les financeurs ont-ils des attentes spécifiques vis-à-vis de ces documents ?
Intervenants : Laurent Van Lancker, Sébastien Andrès, Cyril Bibas, Véronique Pacco, Wilbur Lebegue, Yaël André, Manu Riche, Javier Packer-Comyn.
Flagey, Filmer A Tout Prix, Gsara