Le 5 septembre 1837, Robert Schumann écrivait dans son magazine "Neue Zeitschrift für Musik": "Le Paulus, une oeuvre de l'art le plus pur, une oeuvre de paix et d'amour", mais qui a cependant connu un processus de composition particulièrement difficile, puisque Mendelssohn déclare même qu'il se trouve "devant comme une vache qui n'arrive pas à trouver la porte de l'étable"! Cependant, une fois la double barre tracée, l'oeuvre connaît un succès colossal, peut-être de par l'effectif imposant lors de la première représentation, avec pas moins de 356 choristes en 160 instrumentistes! Aujourd'hui, l'oratorio est toujours considéré comme une des perles du répertoire sacré.

Mendelssohn, juif converti au christianisme, avait une énorme fascination pour Bach. À l’âge de vingt ans, il fait redécouvrir au peuple allemand pour la première fois depuis la mort de Bach la Passion selon Saint-Mathieu. Il instaure ainsi une tradition qui se poursuit aujourd’hui encore dans le monde entier : chaque année, la Passion selon Saint-Mathieu résonne dans de nombreuses églises et salles de concert. La fascination de Mendelssohn pour l’oeuvre de Bach se reflète également dans Paulus, l’oratorio qu’il a composé pour évoquer la vie et l’oeuvre de l’apôtre. Mendelssohn en réalise une synthèse audacieuse, combinant des références à Bach avec le langage musical romantique. Il en résulte une oeuvre séduisante, qui émeut par ses superbes choeurs et ses magnifiques arias.

Flagey, Brussels Philharmonic, Vlaams Radio Koor, Octopus, Chapelle Musicale Reine Elisabeth